Fleur de Nenuphar (Henri Ratsimbazafy)

Je voudrais bien te cueillir ô fleur jolie
et faire de toi la princesse de ma vie
et t’emmener pour parfumer ma case
mais tu ne veux pas rester dans un seul vase

Je ne veux pas qu’on te tourne tout autour
et partager avec d’autres ton amour
Je ne veux pas toujours, toujours attendre
Le jour lointain ou tu pourras me comprendre.

Voahirana,
jolie fleur sauvage,
Voahirana,
tu n’es pas trop sage,
Tu écoutes trop les hommages
Que te rend tout le voisinage.


Le long du jour
les oiseaux sauvages
te font la cour
dans un doux ramage,

les zozoro te font des courbettes
et souvent tu en perds la tête.

Méfie-toi
des belles paroles,
méfie-toi
des promesses folles.

Méfie-toi, des mots qui s’envolent
et de tous ceux qui te cajolent-

Voahirana
pense bien au jour
où tu auras
besoin d’un amour.
Souviens-toi que dans des années
pauvre fleur, tu seras fanée.

Henri RATSIMBAZAFY
1962
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