Senge
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28/10/2002 11:46
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SENGETrio a cappella, devenu duo depuis la disparition de son fondateur Sengemanana en 2000, Senge s’inspire des rites du sud de Madagascar et a obtenu la reconnaissance internationale avec le prix Découverte RFI Afrique en 1999.
Né le 16 septembre 1957 dans un village à l’extrême sud de Madagascar, Ambovombe Androy, près de Fort Dauphin, Sengemanana est la voix basse du trio Salala qu’il fonde en 1983 avec deux amis d’enfance originaires de la même région que lui (Androy). De1984 à 1994, le groupe - toujours en activité actuellement - obtient un réel succès sur la Grande Ile où il reçoit le grand prix des médias Gasitsara décerné à la meilleure formation de l’année. Les trois chanteurs enregistrent un album et se produisent en France, au festival Africolor et au Printemps de Bourges.
Après la tournée en Allemagne réunissant de nombreux artistes malgaches, Sengemanana se sépare de ses acolytes et sort un album solo avant de former une nouvelle équipe avec Yvon Mamisolofo et Jean Ramanambintana, tous deux chanteurs et danseurs traditionnels. Senge, abréviation du patronyme de son leader, signifie "fierté" dans le dialecte de l’ethnie Antandroy à laquelle appartiennent les membres du groupe. Ce nom prend tout son sens quand on connaît la mauvaise réputation qui est faite aux Antandroy, "ceux qui viennent du pays des épines". Faiblement scolarisés, ils restent mal compris de leurs compatriotes après avoir été méprisés par les colons. Dans les villes où ils ont trouvé refuge pour échapper à des conditions de vie très pénibles, nombreux sont ceux qui occupent des emplois sous-qualifiés : gardiens de nuit, tireurs de pousse-pousse. On les accuse d’être cruels ou agressifs, voire même menteurs, mais on reconnaît leur courage. Leur région aride et pauvre, "le pays où l’eau se cache" dit une expression malgache, semble impossible à habiter. C’est la terre de toutes les souffrances, le cimetière de tout projet.
Porte-parole de sa communauté
Senge a donc décidé de s’appuyer sur le patrimoine culturel de sa communauté pour en être le porte-parole. Dans la continuité de ce que faisait Salala, il s’appuie sur le beko, élément fondamental de l’identité Antandroy et sommet de leur art vocal. Ces polyphonies a cappella à deux ou trois voix qui se chantent à différentes occasions ont un rôle particulier lors des funérailles. A l’image des griots africains, les artistes mpibeko célèbrent la mémoire des personnes disparues et chante l’histoire de leurs familles. "Le beko est sans aucun doute comparable aux premiers blues ou spirituals américains", affirme également un musicologue malgache. Ce gospel qui guérit les âmes, libère aussi des mauvais esprits dans sa variante appelée sabo, un genre que Senge affectionne tout autant. Dans son premier album "Harembelo" sorti en 1999, le groupe a élargi ses sources d’inspiration mais ce mélange interethnique demeure marqué par la culture Antandroy.
Lauréat du concours Découverte Afrique organisé par Radio France Internationale en 1999, le trio reçoit son prix à Dakar et entame en France une série de spectacles qui passe par le festival Africolor.
Après s’être produit en Allemagne et en Suède lors de l’été 2000, Sengemana commence à souffrir mais assure avec courage les concerts programmés dans le cadre du festival "Paris, quartier d’été". Au Jardin du Luxembourg à Paris, il fait sa dernière apparition musicale et encourage le public à fredonner avec lui un poème en guise de testament : "quand je serai mort..."
Sengemanana n'est plus
Dès son retour à Madagascar, le chanteur se fait hospitaliser et tente de combattre le cancer qui a été diagnostiqué mais il décède quatre mois plus tard en décembre 2000 à Tananarive alors que ses deux compagnons sont en tournée au Brésil. Le trio était en effet très demandé dans les festivals folk, en Suède, en Allemagne, en Espagne, en Hongrie ou aux États-Unis.
Membres du Global Vocal Meeting, un collectif regroupant des artistes internationaux, Jean et Yvon ont depuis décidé de poursuivre en duo et de continuer à faire vivre l’esprit de Senge en utilisant davantage les percussions et la kabosy, guitare traditionnelle malgache à quatre cordes, tout en développant de nouveaux styles vocaux.
Décembre 2001
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(28/10/2002 16:46)
SENGE
Trio a cappella, devenu duo depuis la disparition de son fondateur Sengemanana en 2000, Senge s’inspire des rites du sud de Madagascar et a obtenu la reconnaissance internationale avec le prix Découverte RFI Afrique en 1999.
Né le 16 septembre 1957 dans un village à l’extrême sud de Madagascar, Ambovombe Androy, près de Fort Dauphin, Sengemanana est la voix basse du trio Salala qu’il fonde en 1983 avec deux amis d’enfance originaires de la même région que lui (Androy). De1984 à 1994, le groupe - toujours en activité actuellement - obtient un réel succès sur la Grande Ile où il reçoit le grand prix des médias Gasitsara décerné à la meilleure formation de l’année. Les trois chanteurs enregistrent un album et se produisent en France, au festival Africolor et au Printemps de Bourges.
Après la tournée en Allemagne réunissant de nombreux artistes malgaches, Sengemanana se sépare de ses acolytes et sort un album solo avant de former une nouvelle équipe avec Yvon Mamisolofo et Jean Ramanambintana, tous deux chanteurs et danseurs traditionnels. Senge, abréviation du patronyme de son leader, signifie "fierté" dans le dialecte de l’ethnie Antandroy à laquelle appartiennent les membres du groupe. Ce nom prend tout son sens quand on connaît la mauvaise réputation qui est faite aux Antandroy, "ceux qui viennent du pays des épines". Faiblement scolarisés, ils restent mal compris de leurs compatriotes après avoir été méprisés par les colons. Dans les villes où ils ont trouvé refuge pour échapper à des conditions de vie très pénibles, nombreux sont ceux qui occupent des emplois sous-qualifiés : gardiens de nuit, tireurs de pousse-pousse. On les accuse d’être cruels ou agressifs, voire même menteurs, mais on reconnaît leur courage. Leur région aride et pauvre, "le pays où l’eau se cache" dit une expression malgache, semble impossible à habiter. C’est la terre de toutes les souffrances, le cimetière de tout projet.
Porte-parole de sa communauté
Senge a donc décidé de s’appuyer sur le patrimoine culturel de sa communauté pour en être le porte-parole. Dans la continuité de ce que faisait Salala, il s’appuie sur le beko, élément fondamental de l’identité Antandroy et sommet de leur art vocal. Ces polyphonies a cappella à deux ou trois voix qui se chantent à différentes occasions ont un rôle particulier lors des funérailles. A l’image des griots africains, les artistes mpibeko célèbrent la mémoire des personnes disparues et chante l’histoire de leurs familles. "Le beko est sans aucun doute comparable aux premiers blues ou spirituals américains", affirme également un musicologue malgache. Ce gospel qui guérit les âmes, libère aussi des mauvais esprits dans sa variante appelée sabo, un genre que Senge affectionne tout autant. Dans son premier album "Harembelo" sorti en 1999, le groupe a élargi ses sources d’inspiration mais ce mélange interethnique demeure marqué par la culture Antandroy.
Lauréat du concours Découverte Afrique organisé par Radio France Internationale en 1999, le trio reçoit son prix à Dakar et entame en France une série de spectacles qui passe par le festival Africolor.
Après s’être produit en Allemagne et en Suède lors de l’été 2000, Sengemana commence à souffrir mais assure avec courage les concerts programmés dans le cadre du festival "Paris, quartier d’été". Au Jardin du Luxembourg à Paris, il fait sa dernière apparition musicale et encourage le public à fredonner avec lui un poème en guise de testament : "quand je serai mort..."
Sengemanana n'est plus
Dès son retour à Madagascar, le chanteur se fait hospitaliser et tente de combattre le cancer qui a été diagnostiqué mais il décède quatre mois plus tard en décembre 2000 à Tananarive alors que ses deux compagnons sont en tournée au Brésil. Le trio était en effet très demandé dans les festivals folk, en Suède, en Allemagne, en Espagne, en Hongrie ou aux États-Unis.
Membres du Global Vocal Meeting, un collectif regroupant des artistes internationaux, Jean et Yvon ont depuis décidé de poursuivre en duo et de continuer à faire vivre l’esprit de Senge en utilisant davantage les percussions et la kabosy, guitare traditionnelle malgache à quatre cordes, tout en développant de nouveaux styles vocaux.
Décembre 2001
Trio a cappella, devenu duo depuis la disparition de son fondateur Sengemanana en 2000, Senge s’inspire des rites du sud de Madagascar et a obtenu la reconnaissance internationale avec le prix Découverte RFI Afrique en 1999.
Né le 16 septembre 1957 dans un village à l’extrême sud de Madagascar, Ambovombe Androy, près de Fort Dauphin, Sengemanana est la voix basse du trio Salala qu’il fonde en 1983 avec deux amis d’enfance originaires de la même région que lui (Androy). De1984 à 1994, le groupe - toujours en activité actuellement - obtient un réel succès sur la Grande Ile où il reçoit le grand prix des médias Gasitsara décerné à la meilleure formation de l’année. Les trois chanteurs enregistrent un album et se produisent en France, au festival Africolor et au Printemps de Bourges.
Après la tournée en Allemagne réunissant de nombreux artistes malgaches, Sengemanana se sépare de ses acolytes et sort un album solo avant de former une nouvelle équipe avec Yvon Mamisolofo et Jean Ramanambintana, tous deux chanteurs et danseurs traditionnels. Senge, abréviation du patronyme de son leader, signifie "fierté" dans le dialecte de l’ethnie Antandroy à laquelle appartiennent les membres du groupe. Ce nom prend tout son sens quand on connaît la mauvaise réputation qui est faite aux Antandroy, "ceux qui viennent du pays des épines". Faiblement scolarisés, ils restent mal compris de leurs compatriotes après avoir été méprisés par les colons. Dans les villes où ils ont trouvé refuge pour échapper à des conditions de vie très pénibles, nombreux sont ceux qui occupent des emplois sous-qualifiés : gardiens de nuit, tireurs de pousse-pousse. On les accuse d’être cruels ou agressifs, voire même menteurs, mais on reconnaît leur courage. Leur région aride et pauvre, "le pays où l’eau se cache" dit une expression malgache, semble impossible à habiter. C’est la terre de toutes les souffrances, le cimetière de tout projet.
Porte-parole de sa communauté
Senge a donc décidé de s’appuyer sur le patrimoine culturel de sa communauté pour en être le porte-parole. Dans la continuité de ce que faisait Salala, il s’appuie sur le beko, élément fondamental de l’identité Antandroy et sommet de leur art vocal. Ces polyphonies a cappella à deux ou trois voix qui se chantent à différentes occasions ont un rôle particulier lors des funérailles. A l’image des griots africains, les artistes mpibeko célèbrent la mémoire des personnes disparues et chante l’histoire de leurs familles. "Le beko est sans aucun doute comparable aux premiers blues ou spirituals américains", affirme également un musicologue malgache. Ce gospel qui guérit les âmes, libère aussi des mauvais esprits dans sa variante appelée sabo, un genre que Senge affectionne tout autant. Dans son premier album "Harembelo" sorti en 1999, le groupe a élargi ses sources d’inspiration mais ce mélange interethnique demeure marqué par la culture Antandroy.
Lauréat du concours Découverte Afrique organisé par Radio France Internationale en 1999, le trio reçoit son prix à Dakar et entame en France une série de spectacles qui passe par le festival Africolor.
Après s’être produit en Allemagne et en Suède lors de l’été 2000, Sengemana commence à souffrir mais assure avec courage les concerts programmés dans le cadre du festival "Paris, quartier d’été". Au Jardin du Luxembourg à Paris, il fait sa dernière apparition musicale et encourage le public à fredonner avec lui un poème en guise de testament : "quand je serai mort..."
Sengemanana n'est plus
Dès son retour à Madagascar, le chanteur se fait hospitaliser et tente de combattre le cancer qui a été diagnostiqué mais il décède quatre mois plus tard en décembre 2000 à Tananarive alors que ses deux compagnons sont en tournée au Brésil. Le trio était en effet très demandé dans les festivals folk, en Suède, en Allemagne, en Espagne, en Hongrie ou aux États-Unis.
Membres du Global Vocal Meeting, un collectif regroupant des artistes internationaux, Jean et Yvon ont depuis décidé de poursuivre en duo et de continuer à faire vivre l’esprit de Senge en utilisant davantage les percussions et la kabosy, guitare traditionnelle malgache à quatre cordes, tout en développant de nouveaux styles vocaux.
Décembre 2001